Publié le Lundi 23 Juillet 2018
S’il y a un débat public sur le fait qu’un outil puisse ou ne puisse pas être un « outil DevOps », nous pouvons néanmoins constater que les thèmes phares du DevOps – Agilité, Automatisation, Collaboration – se recoupent fort bien avec ceux du mouvement Open Source.
Il existe des dizaines de sites et blogs qui recensent l’ensemble des outils connus servant l’intérêt du DevOps (une formulation pour ne pas rentrer dans le débat mentionné ci-dessus) ; et force est de constater que les solutions Open Source sont très bien représentées, voire, selon le domaine, sont Les références.
Ces solutions sont souvent issues d’une approche très pragmatique : j’ai un problème (« pain point ») -> je crée mon propre outil pour l’adresser, puis je le mets à disposition de la communauté. On ne cherche pas à résoudre tous les problèmes de cette manière, mais plutôt de procéder par un à la fois, de manière itérative. So DevOps !
Les outils cherchent à servir l’applicatif ou son socle qui, en bonne infra agile, se doit d’être mouvant. C’est tout le contraire des principales solutions propriétaires qui, elles, vivent du fait d’avoir des licences accrochées au socle (physique ou virtuel). Développement et intégration continue, qualification continue, monitoring continu – pour chaque domaine, l’on recense un nombre grandissant d’outils et des suites de solutions plus complexes.
Hélas, ceci explique aussi pourquoi il n’existe pas une solution « pour les gouverner toutes ». En revanche, par domaine, les éditeurs s’orientent vers plus d’interopérabilité (API, plug-in, prise en compte de spécificités d’outils tiers). Nous sommes encore loin d’un standard, mais dans un monde « Open Source & DevOps » régi par le bon sens et l’efficience tout en « quick wins » il sera particulièrement intéressant de suivre les évolutions des acteurs, grands et petits. Pour être implémentables à plus grande échelle, il faut des standards que l’Open Source peut apporter.
Parmi les évolutions des plus spectaculaires auxquelles nous avons pu assister ces dernières années, il faut sans doute remarquer la place prise par Microsoft dans le monde de l’Open Source. Cette transformation est venue s’accélérer par le Cloud public, Azure, puisqu’il a aidé à faire de Microsoft le plus grand contributeur de la communauté, éditeur désormais de son propre noyau Linux (Azure Sphere) et heureux propriétaire depuis très peu de Github, une des solutions les plus reconnues dans le monde DevOps.
ITS Group – Jan Gabriel
Ce rachat a fait ressortir la méfiance de la communauté Open Source, des utilisateurs et des clients avec une explosion de posts et blogs sur les alternatives à Github, car « Microsoft = vendor lock-in » dans les esprits. Mais Nadella n’est pas Ballmer – les voix fortes de l’Open Source l’ont bien compris.
Bien entendu, Open Source ne veut pas dire gratuit puisque ces technologies et solutions représentent désormais 10% du budget des DSI avec des coûts directs (support, licences) et indirects (compétences pour opérer, développer, etc.). Nous pouvons aisément avancer que cette part sera en constante augmentation sur les années à venir. S’il fallait un accélérateur pour l’Open Source « entreprise grade », il se peut bien que le mouvement DevOps soit la concrétisation tant attendue d’une vision différente de l’IT ; une vision plus toute récente mais ayant mis du temps à s’imposer.